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 Ivresse d'un soir...

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MessageSujet: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeLun 1 Avr - 0:14

    Longue journée...


    Il n'était pas très tard, à peine 16h, mais déjà la lassitude semblait plomber la démarche de Gaïa qui venait tout juste de s'engouffrer dans le hall de l'immeuble. Enfin, difficile de la distinguer derrière son long manteau et l'épaisse écharpe qui enveloppait à elle seule les ¾ de son visage, son bonnet cachant le reste, ne laissant échapper que l'éclat de ses yeux bleus.

    La porte claqua derrière elle, fracassant le silence de mort qui régnait ici-même. La jeune femme, toujours emmitouflée, lâcha un soupir en levant les yeux en l'air. Le plafond était fissuré, et de l'eau suintait. Ce n'était pas surprenant, l'immeuble était vieux, et peu entretenu. D'un geste de la main, elle tira vers le bas l'écharpe qui lui couvrait le visage, le dégageant et laissant entrevoir des joues rosies et des lèvres gercées par le froid qui sévissait dehors.

    Elle entama alors sa marche, tirant de sa poche des clés qu'elle avait apprit à utiliser. C'était la première fois qu'elle avait un chez elle. Olide avait peut-être ses parts d'ombres, mais elle lui avait offert ce qu'elle n'avait jamais eu : un semblant de sécurité, un confort, un travail, en bref, ce qui ressemblait à une vie. Le pas lourd, résonnant, elle monta les escaliers, repensant à sa rencontre avec la jeune femme aux airs de princesse plus tôt dans la journée. Curieux personnage... A vrai dire, c'était probablement la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un de cet acabit. Elle avait finalement pris le parti de l'aider, l'avait accompagné à destination avant de rentrer chez elle, un peu pressée.

    Pressée, car elle voyageait avec un passager clandestin dans son sac, qu'elle tenait contre elle et qui pouvait lui attirer des ennuis de taille. A peine était-elle arrivée, il y a quelques mois déjà, qu'elle avait fait la rencontre d'un homme qui, au début simple amant, aujourd'hui la fournissait régulièrement en haschich. D'où venait-il ? Comment était-il entré à Olide ? A vrai dire, Gaïa n'en avait aucune idée, et ça lui importait peu. La seule chose utile qu'il lui fallait savoir, c'était les risques encourus pour sa possession, et ça, elle ne préférait pas y penser. Très discrète, elle évitait soigneusement d'approcher les sentinelles quand elle revenait de sa course, et n'empruntait jamais le même chemin, quitte à passer des heures à traîner dans les rues les plus infâmes de la ville. Quant aux caméras, elles ne représentaient pas une menace pour son commerce, puisque son attitude n'avait jamais rien de suspect. Et finalement, aujourd'hui encore, tout s'était bien passé. Mais pour combien de temps encore ?

    Balançant allègrement son trousseau de clés en chantonnant un air tout droit sorti de ses souvenirs d'enfance, avant que la guerre ne fasse rage, elle arriva finalement au 5ème étage et s'arrêta devant la porte 506 qui ne payait pas de mine avant d'ouvrir la porte, impatiente de retrouver son lit...et se payer un instant d'ivresse.

    A peine était-elle entrée qu'elle enleva bonnet et écharpe, les jetant sur une petite étagère qui trônait dans le morceau de couloir qui lui servait de hall d'entrée, donnant à sa droite sur la salle d'eau et en face, sur la pièce principale, avec pour seul mobilier un lit, une table, une chaise, et une armoire. Elle ne prit pas la peine d'allumer de bougie pour éclairer la pièce, déjà assombrie par le temps maussade et la nuit qui commençait à envelopper Olide. Lentement, en silence, elle retira son sac et le lança sur le lit trônant près de la large fenêtre de laquelle on pouvait apercevoir la place publique, avant de s'y affaler à plat ventre, soupirant une fois de plus. Etait-ce la solitude qui était si pesante ? Ou l'ennui ? Pourtant elle avait tout pour se reconstruire, ici.

    Elle se retourna, les yeux à présent rivés sur le plafond, les bras écartés, livrés au vide et
    l'apathie qui semblaient l'accabler. Une fissure, ici aussi... Elle resta un moment allongée, respirant à peine, mimant presque un état de mort auquel elle aspirait souvent, tout en luttant chaque jour pour y échapper. Paradoxal. Doucement, la jeune femme ferma les yeux, le visage faiblement éclairé par la lumière du jour qui s'éteignait, dehors, lui faisant perdre à son tour ses couleurs. Cassée, brisée, des sensations douloureuses et profondes qui définissaient sa personne. Elle rouvrit les yeux, se retrouvant dans l'obscurité grandissante, avant de se redresser, regardant par la fenêtre, attendant un elle ne savait quoi qui ne viendrait sans doute jamais, tout en empoignant d'une main sa gorge, la faisant descendre dans une caresse jusqu'à ses poumons qu'elle savait malades.

    Peut-être était-il là, le malaise : Entrevoir la lumière tout en sachant que la fin était proche. Un mois ? Six mois ? Un an ? Peut-être plus, peut-être moins. Les médecins à son arrivée n'avaient pas établit de diagnostic, elle avait refusé de coopérer aux examens. A cette
    pensée, elle resta silencieuse, et se détesta d'avoir aussi peur de la vérité qui n'était peut-être pas si terrible. Elle ouvrit alors son sac pour en sortir un paquet complètement hermétique. Elle ne voulait plus y penser, ni même penser à vrai dire. Loin d'être étrangère à cette pratique, elle glissa sa main sous son matelas pour en sortir un canif' avec lequel elle le déchira, s'attelant à son activité favorite.

    La première bouffée la soulagea. La deuxième la libéra, et les suivantes allaient la conduire à l'ivresse qu'elle attendait. Oui, dernièrement, c'était la seule chose qui l'aidait à se sentir en vie, avec le sexe. Mais alors qu'il s'agissait de plaisir partagé dans ce dernier, celui là n'appartenait qu'à elle, et il fallait bien le dire : si la solitude la pesait en général, à cet instant même, elle ne l'aurait échangé pour rien au monde.
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MessageSujet: Re: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeVen 31 Mai - 9:31

« Yelena Andraï, hier tu étais les rayons du soleil, ce soir tu es la beauté de la Lune. »

Un peut à la bourre pour son service, la créature roumaine jette un œil à son calendrier, le stylo qui y est accroché s’est détacher. Encore un coup de son colocataire.

« Serghei rahat ! »

L’innocent aux pattes de velours, les yeux tels deux billes émeraude et la queue bien droite, sort de sa cachette et vient se frotter aux jambes de la rousse en miaulant. Depuis quelques nuits, elle a « adopté », un chat. Pour l’occasion, elle a acheté un frigo afin d’y conserver lait et plus tard, quand il aurait passé l’âge adulte, viande. Si les collègues de la caserne l’apprenaient, nul doute qu’ils se foutraient de sa gueule, et ils auraient bien raison. Elle-même se trouve ridicule d’avoir cette espèce d’armoire qui souffle le froid pour conserver des denrées, qu’elle n’avait jamais utilisée. Du coup elle s’est faite avoir par le vendeur et s’est faite refourgué un frigo américain, le plus grand qu’il puisse avoir. Heureusement qu’elle n’a que rarement de dépenses. Ridicule ! Un si grand frigo pour trois bouteilles de lait. Elle avait beau chercher une autre utilité à cette… cette « merde », elle ne voyait pas d’autres mots. L’inutilité totale de la chose, la mettait en pétard. Elle tentait de se calmer en se disant que s’était l’occasion d’inviter à manger des « connaissances » humaines. Mais n’a pas de connaissances humaines si se n’est le gardien de nuit des jardins et le directeur de la bibliothèque. Et qu’est-ce qu’elle pourrait bien leur faire à manger ? Elle ne sait pas cuisiner pour les humains de cette époque. Pour elle, faire à manger c’est : d’abord chasser le cerf, le vider, le dépecer, le faire cuire et rouler dans le sel des lanières de viandes. Oh et puis merde ! Elle le remplira quand elle en aurait envie. Bref, après avoir donné son lait à Serghei, elle par pour le service.

Pas le temps de passer par la caserne, de toute façon son armure est chez elle et ça fait deux jours qu’elle a l’ordre de mission. Ce soir, ce n’est ni une patrouille de routine ni la traque d’un tueur en série immortel. Non ce soir elle s’occupe d’une affaire dont elle a zéro habitude. Direction le secteur B. Son objectif : trouver un dealeur de drogue. Mais sans déconné, ils envoient une vampire qui a dépasser allégrement les neuf cent ans faire le boulot d’un chien. Elle ne se plein pas. Parce que d’un : elle a choisie d’être une sentinelle et non un putain de dégénéré de l’aristocratie qui se complet dans la luxure et le vice. Et de deux, elle a un meilleur flaire qu’un chien. Arrivée dans le secteur B, elle sort un sachet d’une de ses poches, l’ouvre et hume son contenu. Une espèce d’herbe réduit à l’état de pâte qui s’effrite et que les humains fument. L’odeur qui en réchappe à quelque chose fruité et capitonnant, une plante anesthésiante qui ressemble beaucoup à celle que son père utilisait en paume sur mes égratignures. Il y a autre chose, une odeur chimique, quelque chose de nocif du bromure peut être et ce relent d’amande est sans aucun doute du mercure. Comme celui mis dans le henné pour que la couleur soit plus résistante, à l’époque où les danseuses du ventre ne savaient pas qu’elles empoisonnés elles et leurs bébés. Les humains fument vraiment n’importe quoi. Mais il y a un doute raisonnable sur le fait que les consommateurs ne soient pas au courant de se qu’ils fument vraiment. Voila pour quoi elle est là, arrêter celui qui produit et vend cette merde. A cause de lui plusieurs humains sont déjà morts, intoxiqués par les vapeurs des produits dégagés par la fumée. En voulant se faire du bien, ces humains se son empoisonnés plus qu’ils ne le pensaient.

Yelena, en armure légère – pas besoin d’une grosse pour appréhender – lui servant plus d’uniforme que d’armure, renifle l’air. Maintenant, elle est en chasse, et la truffe au vent, elle cherche. Manque de bol, des odeurs ressemblantes à celle qu’elle cherche, il y en a plein ici, comment savoir sur qui elle va tomber. Le vendeur ou le consommateur ? Puis en passant à côté d’une boutique de fringues ouverte bien tard, elle repère l’odeur, forte très forte, sur une veste. Quelqu’un à touché cette veste après avoir eu en main exactement la même drogue que celle qui est dans son sachet. Alors qu’elle plonge le visage dans le tissue pour en tirer autre chose, la vendeuse sort de sa boutique, et s’adresse quelque peut menaçante à la drôle, mais inquiétante personne entrain de se frotter le visage dans l’un de ses produits

« Je peux vous aider peut être ?

La sentinelle se redresse dévoilant sa tenue réglementaire et la vendeuse se fige, consciente de son erreur.

- Excusez-moi, je voulais juste savoir en quelle matière est cette veste.

Incapable de répondre, l’humaine reste bête devant la créature à la beauté inquiétante avec son accent roumain. La sentinelle comprend, l’attitude craintive et décide de faire une geste, sa BA de la nuit, elle sort un billet et le tend à la vendeuse. Comme sortant d’une transe, l’humaine s’empresse de venir à sa rencontre.

- Je vais vous faire un sac.

- Inutile, je vais la mettre de suite. Je vous souhaite une douce nuit.


« Je vous souhaite une douce nuit », la formule de politesse chez les être de sa race. Plus de neuf cent ans qu’elle l’utilise, comment pourrait-elle en changer même pour paraitre plus humaine ? L’humaine pas sûre de se qui vient de lui arriver, serre très fort le billet et rentre en vitesse dans sa boutique pour la fermer. Maintenant affublée d’une veste premier prix en polyester, d’un gris sale presque marron, elle suit l’odeur de farine mêlée à celle de cannabis coupé qui y est incrusté. Elle pénètre le quartier des habitations où la piste la guide. Rien à voir avec le quartier résidentiel où elle aime patrouiller pour foutre une bonne frousse à ses frères un peut border line. Sur une place des arbres en pas trop mauvais état attire son attention, elle s’approche et s’applique à poser une main sur chacun. Puis elle croise une pauvre fille, les vêtements en charpies, visiblement mal traité qui tousse fortement y, trop mal en point pour faire le moindre travail. Elle sera surement morte la semaine prochaine. Ce genre de spectacle laisse Yelena indifférente sur le plant émotionnel, mais pourtant elle s’éloigne et entre dans les ombres, se faisant plus discrète qu’un chat et observe la fille. Beaucoup de mortels la croisent mais n’y prêtent aucun regard. Alors que la créature rousse allait reprendre sa route, une petite fille s’arrête devant la loque humaine et lui tend une veille peluche avec un sourire triste. Pressée par sa mère, la petite n’a ni entendue le « merci », ni aperçu les larmes. Alors le juge dans les ombres s’approche et déclame dans un souffle.

- Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.


Elle retire la veste moche, la jette aux pieds de l’humaine et disparait avant qu’elle ne puisse comprendre se qui se passe.

- Quelqu’un a décidé que tu vivrais, alors tiens le coup.

Dans la poche de la veste, l’adresse d’un refuge pour ceux qui n’ont pas suent se faire une place dans la ville.

La sentinelle reprend sa tâche et la piste l’emmène devant un immeuble résidentiel. Sans hésiter, la rousse pousse la lourde porte. Ici l’odeur de farine est plus forte, signe qu’elle suit le bon chemin. Elle monte les marches et s'arrête à chaque paliers pour retrouver l’odeur rechercher. Son enquête la mène au cinquième étage, devant la porte d’un studio où les odeurs de la farine et de la drogue s’échappent. Trop faibles pour être repérés par un humain, mais si forte pour elle. Elle lève un bras décidé et frappe fermement à la porte, prête à bondir si besoin, ou parler si la personne qui lui ouvre est pacifique.
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MessageSujet: Re: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeDim 23 Juin - 16:37


    Etendue sur le matelas poussiéreux, le corps inerte, c'était à Morphée qu'elle s'était offerte, trouvant en ce dernier un refuge, cette terre promise qu'elle avait tant cherché sans jamais l'avoir trouvé, loin de l'enfer et la désolation qu'elle avait connu jusqu'à présent. Elle y retrouvait des souvenirs et des sensations oubliées, celles qu'elle avait connues trop jeune pour en garder une trace nette.

    Seule, elle observait l’extérieur  travers une fenêtre. Elle portait une robe blanche, et se hissait sur une chaise pour pouvoir satisfaire sa curiosité. C’est avant la guerre, et dehors, des enfants jouaient, sans qu’aucun son ne lui parvienne, si ce n’est son propre rire. Oui, c’était elle dehors, riant aux éclats. Silencieuse sur sa chaise, elle se regardait jouer dehors avec une envie, s’entendant rire sous forme d’échos, alors qu’au même moment une vive lumière l'assaillait, aveuglant ses yeux pourtant maintenant clos. Elle ne le savait pas encore, mais c'était celle des premiers bombardements. Et alors que l'effroi s'emparait de ce corps frêle et abîmé qu’était celui d’aujourd’hui, des bras vinrent l'enlacer, réchauffant ces muscles qui se pétrifiaient. Cette douceur, elle la connaissait, cette chaleur maternelle qu'elle n'avait jamais autant idéalisé qu'aujourd'hui. Ces bras avaient-ils cette même chaleur dans la réalité ? Elle n'y songeait pas. L'enfant qu'elle était redevenue s'apprêtait à appeler à l'aide, mais alors qu'elle ouvrait la bouche, elle se sentit aspirée vers le bas, un trou noir qui l'entraîna dans une chute vertigineuse. Elle aurait dû être terrifiée, et elle l'était, mais à ce sentiment se mêlait celui d’une forme de soulagement. La sensation de tomber n'avait jamais été aussi  salvatrice, et tandis qu'elle s'enfonçait, s'enfonçait dans les abîmes, toujours plus loin, toujours plus profondément, c'était sa propre disparition qu'elle expérimentait. Les yeux fermés, elle se laissait allègrement attirée par cette spirale infernale, libérée de tout, jusqu'à même ses sensations. Elle n'était plus rien, perdue dans cette chute qui n'en finissait pas.

    Elle ouvrit alors les yeux, ne distinguant rien d'autres si ce n'était ses bras tendus vers le haut, des bras décharnés qui se perdaient en lambeaux. Mais elle ne sentait rien. La chair à vif, se décomposant littéralement, elle continuait de sombrer, jusqu'à ce qu'elle soit confrontée au point d'arrivée de sa chute, qu'elle distinguait un peu plus chaque seconde, loin devant elle. Cette chose n'avait pas de forme, recroquevillée sur elle-même, elle n’en distinguait que de minuscules petits membres et une tête difforme, c'était monstrueux et alors un cri retentit. Elle l'avait déjà entendu mais cherchait à tout prix à l'oublier. Puis la chute s'arrêta.
    Elle se tenait debout, face à elle-même, et en regardant ses mains, elle se rendit compte qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, la chair à vif. La jeune femme en face d'elle était intacte, nue et d’une beauté qu’elle méconnaissait, et, le regard glacial, pointait à présent son ventre du doigt. Elle baissa les yeux, interloquée, avant d’y découvrir un ventre énorme. Elle avait mal, aussi mal que si on lui arrachait les tripes. Elle jeta un regard ahuri à son propre reflet, espérant se retrouver dans son regard, mais c'était à présent un visage sans yeux qui l'observait, les orbites vides la renvoyant aux ténèbres auxquelles elle voulait échapper. Elle voulut crier, mais rien ne sortit, et alors qu'un miroir se présentait à elle, elle put contempler le monstre qu'elle était devenue, elle qui n'avait plus ni peau, ni yeux.
    Etait-ce réellement elle ? Le reflet dans le miroir se mit alors à se mouvoir et lui adressa un sourire carnassier, avant de se détourner d'elle pour dévorer un cadavre qui semblait encore chaud, mordant sa chair, arrachant ses tripes et cassant ses os uns par uns. Terrorisée, Gaïa semblait pourtant incapable de bouger, plantée devant ce miroir  et la poupée aux orbites creux qui l'observait toujours. Elle baissa alors les yeux, et ce ventre si énorme auparavant avait disparu, laissant place à une mare de sang. Elle hurlait, mais aucun son ne sortait de sa bouche. La poupée lui fit signe de garder le silence, alors qu'elle entendait à présent clairement quelqu'un frapper contre quelque chose, une porte, la réveillant brusquement, l’extirpant de cette vision d’horreur. En sueur, la respiration haletante, la jeune femme se redressa brutalement, encore terrifiée par ce rêve qui avait pourtant si bien commencé. Reprenant son calme, elle pressa la paume de sa main contre sa tête, assez douloureuse, alors qu'on frappait de nouveau à la porte.

    Deux minutes...

    Elle n'attendait pourtant personne, surtout si tard. Reprenant doucement ses esprits,  assise sur son lit, elle regarda alors autour d'elle, avant de réaliser d'où elle venait en voyant ce qu'il restait de sa livraison. C'était mauvais...
    Elle se leva, un peu sonnée, avant de jeter des regards partout dans la pièce, cherchant à dissimuler ses méfaits. Mauvais timing. Prenant le reste des preuves en main, elle se dirigea alors dans sa salle de bain pour les jeter dans les toilettes et tirer la chasse d'eau, vérifiant qu'il n'en restait plus de trace. Elle revint alors dans la pièce principale, lui servant de chambre, et ouvrit la fenêtre en y tendant l’emballage qui pouvait la compromettre, le brûlant  à l’aide  d’une allumette, s’évaporant dans l’obscurité glaciale d’Olide. Si c'était une sentinelle, elle savait que tout cela ne la sauverait pas, mais après tout, qu'est-ce qu'une sentinelle viendrait faire ici ? Sans refermer la fenêtre, aérant la pièce, elle se munit de son canif et le dissimula au niveau de sa taille, resserrant sa ceinture, derrière son dos. On était jamais trop prudent ici.

    Lentement, elle se dirigea alors vers l'entrée avant d'ouvrir la porte et y découvrir ce qu'elle redoutait le plus. Les yeux baissés vers les jambes recouvertes d’armures sombres qu’elle ne connaissait que trop  bien, elle releva lentement les yeux vers la sentinelle, frappée par sa beauté qu’elle ne dissimulait guère derrière l’armure imposante qu’elle côtoyait habituellement. Elle n’avait jamais vu de chevelure pareille, éclatante, même dans l’obscurité, alors que des yeux d’un vert perçant la scrutaient. Son cœur se serra de façon incompréhensible, terrifié et subjugué à la fois. Comment expliquer un tel sentiment ? Le regard encore éteint, plongé dans celui de la sentinelle qui éveillait chez elle une étincelle, elle prit une bouffée avant de reprendre ses esprits.

    Je peux vous aider ?

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MessageSujet: Re: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeJeu 27 Juin - 21:04

Personne ne répond. Pour tant Yelena sait qu’il y a quelqu’un, elle l’entend s’agiter. La sentinelle insiste. Enfin, une voix lui répond derrière la porte. Grâce a son ouïe sur développé, la roumaine entend que l’humaine, puis qu’il s’agit bien d’une femme, traverse son appartement, fait couler de l’eau ou tire une chasse et ouvre une fenêtre. Elle fait disparaître la drogue à coup sûr. Cela ne lui prend que quelques petites minutes. Temps qu’il suffit à la caïnite pour déduire qu’il ne s’agit pas du fabriquant mais de l’un de ses clients qui s’empoisonne avec son produit. Elle espère que l’humaine la conduira à celui qui lui a vendue cette merde.

La porte s’ouvre doucement et une jeune femme apparaît, plus grande et corpulente que la créature d’un autre temps, ses cheveux marrons apportent un peut de chaleur à l’hiver d’Olide. Des yeux bleu clairs et durs compensent un visage inexpressif, lassé de cette vie de misère. Pourtant, loin de se tenir courbé comme la plupart des mortels de cette ville, elle reste droite et digne. Voila de quoi inspirer du respect à Yelena, blasé par la décadence de la race humaine. La vampire voie des traces sur son coup. Vestige de blessures dues à la guerre. Son regard s’attarde sur la coup de l’humaine, mais l'immortelle se reprend vite.

La sentinelle ne s’est pas trompée, l’odeur de farine vient bien d’ici. L’odeur de la drogue est là aussi, présente sur les mains de la mortelle. Quel dommage, une fille avec des yeux aussi beaux, qui préfère avoir des visions, plutôt que d’affronter la réalité. Nul soute qu’elle a se qu’il faut pour réussir ici. Mais si elle continue ainsi, c’est une mort douloureuse et pitoyable qui l’attend. Pourvue que la caïnite arrive à la sauver.

- Oui vous pouvez. Permettez ?

Sans attendre la moindre invitation, la femme rousse entre dans l’appartement. Elle entre au centre de la pièce et ferme les yeux. Une légère odeur de brûlé lui pique les narines. Un sachet en plastique peut être. Mais surtout elle sent les émanations de l’herbe coupée qui a été fumée. Elle lâche un soupir, vieux reflex humain qu’elle a réussit à conserver. Et dans un autre soupir elle lâche à demi-mot, quelques vers de circonstances :

- Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
 Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
 Sur un lit semé de cailloux...



Pour quoi la race humaine se complaît dans sa destruction ? Est-ce une façon inconsciente de se punir pour les pêchers de leurs ancêtres ? Est-ce la solution qu’ils ont trouvée à leur décadence ? Ou juste une échappatoire pour ne pas à avoir à assumer leurs échecs ? La solution des lâches... Pourtant, les yeux de cette femme promettent autre chose. La ténacité des survivants.

Toujours les yeux fermés, un bruit très léger vient déranger les réflexions de la vampire. La respiration de l’humaine n’est pas... Elle est comme gênée par quelque chose. Elle devrait aller se faire soigner, ça commence à devenir urgent. La femme de Valachie la fière pose un regard compatissant et empreint de douceur sur l’humaine. Mais le travail l’appel et elle ne sait pas comment gérer ce genre de mission. La seule façon qu’elle voit c’est la manière brute, après tout, Yelena est une guerrière, non une assistante sociale. Elle fait un signe de bras, pour que la jeune femme s’approche et son expression change, elle devient plus dur et

- Je suis pas là pour t’arrêter, alors dis moi qui est celui qui t’a vendue la merde que tu fumes. Et fais moi le plaisir de changer de dileur, cette raclure coupe sa came avec mercure, bromure et qui sait quelle autre merde qui va pas t’arranger.

Pour être directe, ça elle est directe, pas de bol pour l’humaine. En revanche, si elle lui dit qu’elle ne l’arrêtera pas, c’est qu’elle ne le fera pas. Mais ça, la femme ne peut pas forcément le savoir. Les sentinelles n’ont très bonne réputation en général. Ce sont des créatures froides, sans émotions. Du moins c’est se que tous croient. Ressentir des émotions revient à admettre d’avoir des faiblesses et les sentinelles ne peuvent pas être faibles.

Pour le moment, elle ne fait aucuns geste menacent, mais si elle cherche à s’enfuir, la caïnite usera  de ses capacité surhumaine pour la prendre de vitesse, fermer la porte et la jeter sans ménagement sur le lit de la pièce. Elle espère juste qu’elle n’aura pas à faire ça, et que l’humaine sera raisonnable. Le meilleur des scénarios et encore, qu’elle commence à nier.
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MessageSujet: Re: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeMer 3 Juil - 18:25


    - Oui, vous pouvez. Permettez ? 

    Il fallait s’y attendre. Sans résistance, la jeune femme laissa la sentinelle s’engouffrer dans la pièce tout en reculant, mettant comme un périmètre de sécurité entre elles. Il n’était jamais très bon de se frotter aux sentinelles, elle en avait fait l’expérience récemment avec l’une d’elle sur la place publique, lui laissant un goût amer.  Que redoutait-elle ? Sans doute cette violence, qui n’était pas celle qu’elle avait rencontrée à l’extérieur des remparts de la ville. Elle était autre, une violence étrange, terrifiante qu’elle ne pouvait pourtant expliquer.

    Dans un coin de la pièce, immobile, la jeune femme serrait à présent son avant-bras droit de sa main gauche, gardant difficilement son calme dans une telle situation. Elle était résignée, mais pas assez stupide pour ne pas savoir ce qui l’attendait  l’issue de cette visite. Les paupières lourdes, elle sentait la fatigue l’envahir, en même temps qu’un mal de tête qui la tirait vers le sol. Discrète, observant que la sentinelle à la chevelure de feu avait les yeux clos, elle ferma un moment les yeux alors que la sentinelle inspectait les lieux, avant de les rouvrir au son des quelques vers murmurés par cette dernière. Gaïa, peu encline à la vivacité dont elle faisait preuve habituellement ne put s’empêcher de froncer les sourcils, dissimulant à peine son incompréhension. Très belle poésie que voilà, à laquelle l’humaine était, il fallait le dire, peu habituée, mais qui n’avait aucun sens, du moins à ses yeux. Jetant un regard interloqué à la sentinelle, les yeux toujours clos, elle hésita un instant à fuir. Regardant tour à tour la jeune femme et la porte d’entrée qui était  seulement quelques mètres derrière elle, c’était un pari risqué…Mais rester l’était tout autant. La respiration lente mais soutenue, Gaïa s’apprêtait à faire un pas en direction de la sortie, quand la rouquine ouvrit les yeux, mettant à mal ses projets d’évasion.

    L’air un peu coupable, Gaïa se contenta de garder le silence, croisant le regard pénétrant de celle qui faisait figure d’autorité, jusqu’à ce que celle-ci lui fasse signe d’approcher, rigueur à l’appui. Elle savait. L’humaine avait beau faire la fière, elle n’était pas en totale maîtrise de ses émotions ni de ses réactions, et à la vue de ce bras qui s’agitait en sa direction, elle tressaillit, avant de s’avancer lentement avec méfiance, sans jamais quitter la sentinelle des yeux, appréhendant chaque fait et geste de sa part.
    Elle s’attendait à un interrogatoire musclé, voir même une arrestation, comme il y en avait beaucoup à Olide, et à l’instant où le regard de la sentinelle se durcit, la jeune femme se crispa, prête à tenter une fuite désespérée. Elle était prête à tenter l’impossible, mais remis à plus tard ses plans en écoutant son interlocutrice qui semblait disposée au dialogue. Elle ne l’arrêterait donc pas ? Suspicieuse, elle finit par baisser les yeux, les tournant vers un coin de la pièce, réfléchissant un instant à ce qu’elle venait de dire. Il n’était pas d’usage de révéler l’identité de ses dealers, et puis, celui-là était un peu plus que ça… En revanche, elle n’aurait jamais cru qu’il l’empoisonnerait délibérément. Sans doute était-elle naïve, et en y repensant, elle s’était surtout interdit d’y penser, se livrant à une destruction à laquelle elle aspirait,  tout en la redoutant.

    Elle jeta un regard presque coupable à la sentinelle avant de se tourner vers la fenêtre en se mordillant la lèvre inférieure, songeant à ce qu’elle devait faire. Elle ne réfléchit pas longtemps, et prit vite sa décision. Cet homme, bien que partageant sa couche de temps  à autre, n’avait pas d’importance à ses yeux. Et  vu comme la situation se présentait, elle avait plus  gagner en coopérant qu’en faisant de la résistance .

    - Comment je peux être sûre que vous ne m’arrêterez pas ?  

    Elle n’avait aucune garantie, si ce n’était sa parole, et elle était bien placée pour savoir que les sentinelles tenaient rarement la leur. Elle soupira et fourra ses mains dans ses poches pour planter ses ongles dans la paume de ses mains, sa manière  à elle de gérer sa nervosité. Si elle ne parlait pas, c’était les menottes qui l’attendait,  et si elle parlait…c’était sûrement la même chose. Cela dit, en évaluant ses chances, et en pesant le pour et contre dans la balance, elle n’avait rien à perdre en dénonçant son dealer. Et si elle tentait de l’arrêter, elle pourrait toujours essayer de fuir, même si cette option relevait de l’impossible.

    - …Anton, c’est le nom qu’il m’a donné. Il traîne dans le secteur, du côté du théâtre. Il y est toujours posté au lever du soleil,  et  certaines heures de la journée, lorsque vos équipes tournent.

    Il profitait en effet des moments où les escouades quittaient leur poste et se relayaient pour faire son commerce. Très observateur, il restait dans les commerces la journée et se postait à des heures précises, sa clientèle les connaissant également,  il était facilement trouvable par ses habitués.  
    Gaïa recula d’un pas, un peu nerveuse, avant d’ajouter.

    - Je peux partir ?

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Ivresse d'un soir... Vide
MessageSujet: Re: Ivresse d'un soir...   Ivresse d'un soir... I_icon_minitimeMar 23 Juil - 10:04


Malgré ses paupières closes, Yelena a senti que l’humaine s’était éloignée, il fallait s’y attendre. Les sentinelles n’ont vraiment pas bonne réputation par ici. Ni ailleurs, l’immortelle ne se fait pas d’illusion sur ça. Un changement de rythme dans le battement du cœur, trahis l’envie de fuir la pièce de la jeune femme. Mais la créature sans âge ne fait aucun geste pour arrêter cette possible fuite tant qu’elle n’est pas amorcée ; et elle ne l’est pas.
 
L’humaine approche avec la méfiance d’une proie et les yeux d’un lapin pris dans les phares d’une voiture. Elle ne lâche pas des yeux la caïnite, observant tour à tour, chaque partie de son corps qui est susceptible de la blesser, tout en sachant qu’elle ne pourra pas en réchapper. Après les quelques mots prononcer par la sentinelle, elle réfléchie longuement, plus qu’elle n’en aurait besoin d’ordinaire, les effets de l’herbe qu’elle a fumé, la rend plus lente. Une proie lente et morte en devenir.
 
Et la question suspicieuse tombe. Bien sûr, elle n’a aucunes garanties qu’elle ne sera pas arrêtée pour avoir acheté et consommé. Elle est même sûrement persuadée que de toute façon la sentinelle va l’embarquer. C’est d’ailleurs se que fait la pluparts des sentinelles qui patrouillent dans ce secteur. Mais voila, Yelena ne patrouille jamais dans ce secteur et Yelena n’embarque que très rarement. La plupart du temps elle applique la sentence d’une bonne raclée ou d’une trouille traumatisante. Elle n’a jamais à faire à des délits de si petite envergure que celui de détenir de la drogue. Et puis elle se voie mal trimballer cette humaine à travers tout le quartier pour après devoir aller chercher un autre humain qu’il faudra ramener à la caserne lui aussi.
 
*Trop de paperasse à faire.*
 
Ça veut aussi dire, devoir faire ses rapports écrits en russe, alors qu’elle ne le métrise qu’à l’oral. Les derniers rapports qu’elle à due faire, lui on valut un blâme. Forcément lorsqu’on écrit mal trois mots sur quatre, le sens devient du n’importe quoi. Et puis elle déteste écrire autre chose que son journal. Non décidément, il n’est pas dans l’intérêt de Yelena d’embarquer cette petite. Mais heureusement, l’humaine coopère et balance le nom, le lieu et l’heure. Soulagement de la sentinelle suivie par un mécontentement certain. Le fumier profite d’une faille dans la relève des sentinelles au levé du jour. Faille dont elle n’était pas au courant, et dont elle devra faire son rapport.
 
- Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
    Comme afin de la cuire à point,…

 
L’humaine fit un pas en arrière nerveusement, peut stable sur ses appuis mais prête tout de même à fuir à toute jambes voir même en rampant si elle le pouvait. Elle demande si elle peut partir. N’est-elle pas chez elle ? Voila une chose bien étrange. La créature aux cheveux de feux lève un sourcil de surprise, l’affaire est finalement plus difficile que prévue. Peut être a-t-elle interrompu un vol.
 
- Partir ? Mais ne sommes nous pas chez vous ? Vos papiers s’il vous plait.
 
Maintenant, elle est bien obligé de suivre la procédure, aussi pompeuse soit-elle. La sentinelle, incarnation de la loi, dois vérifier l’identité de cette mortelle, son justificatif de domicile. Elle qui jadis était le démon des champs de batailles, toujours couverte de sang, un morceau de chair entre les crocs, crainte de tous, vénérée par certains. Majestueuse créature distribuant la mort. La voila agent de la loi, demandant les papiers d’une jeune mortelle malade. Quelle déchéance.
Mais bon, il faut vivre avec son temps…
 
De plus une idée lui vient. Puisqu’elle a le rôle de la méchante sentinelle, autant le jouer jusqu’au bout et utiliser au maximum l’humaine.
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